V. Artero, N. Guillet, D. Fruchart et M. Fontecave
Nicolas Guillet est ingénieur-chercheur au Laboratoire d’innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux (liten) du cea, à Grenoble.
Daniel Fruchart est directeur de recherche émérite à l’Institut Néel du cnrs, à Grenoble. Il est directeur scientifique de la Société McPhy-Energy.
Marc Fontecave est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Chimie des processus biologiques.
Site internet : L’association française de l’hydrogène (AFH2) : www.afh2.org
À l’heure où la plupart des constructeurs automobiles annoncent la mise sur le marché de véhicules électriques pour 2011, faut-il encore croire que l’hydrogène sera le carburant du XXIe siècle, comme cela a été annoncé il y a quelques années ? On sait depuis longtemps récupérer de l’énergie à partir de ce gaz : le principe d’une pile à combustible, qui produit de l’électricité et de la chaleur en recombinant de l’hydrogène gazeux et de l’oxygène de l’air avec pour seul « rejet » de l’eau, a été décrit dès 1806 par le chimiste britannique Humphry Davy, et le premier prototype remonte à 1839. Depuis, la nasa a montré le potentiel de tels dispositifs lors des missions Gemini et Apollo. Pourtant, l’horizon d’une mise sur le marché d’une telle technologie ne cesse d’être repoussé… Et pour cause : d’une part, si les piles à combustible sont toujours plus performantes aujourd’hui, c’est au détriment de leur coût. D’autre part, l’hydrogène n’existe pas à l’état naturel sur Terre. Utiliser ce gaz comme carburant implique donc aussi de le produire, de le stocker et de le distribuer à grande échelle, en toute sécurité et à bas prix. Pour chacune de ces étapes de la filière hydrogène, diverses solutions se dessinent. C’est notamment le cas pour l’un des éléments les plus coûteux de la filière : le catalyseur qui augmente la puissance et le rendement de la pile à combustible. Actuellement à base de métaux nobles tel le platine, il pourrait être ...