Monsieur le Maire,
Nous avons pris connaissance de votre lettre ouverte aux élus varois et saluons votre initiative. Nous nous souvenons que vous avez été rapidement sensible à la question des Gaz des Gaz de Schiste ; nous nous rappelons en effet de votre présence à la première réunion de notre collectif « NON au gaz de schiste 83» à Salernes et de votre intervention remarquée de tous, exprimant votre indignation que les élus locaux aient été ignorés par les pouvoirs publics et qu’ils doivent être informés par les simples citoyens de notre collectif, tout jeune à l’époque !
Votre proposition, légitimement motivée par la récente décision du groupe Total de poursuivre envers et contre tous l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures de roche-mère, « que les élus du Haut Var, les ONG et les Collectifs anti gaz de Schiste mettent en place une cellule de veille qui regroupera toutes les informations en provenance des différents territoires afin que nous puissions réagir rapidement et collectivement » nous convient parfaitement. Nous serons, comme depuis le début de notre action, toujours, pour cette noble cause, au côté des citoyens et des élus locaux. Nous avons déjà un maillage assez complet de citoyens varois. Ensemble, citoyens, élus et collectif, nous pouvons devenir un rempart efficace.
Comme vous le savez, nous participons à de nombreuses réunions, dans le Var comme dans des départements où les permis sont autorisés et où l’urgence est tout autre. Pour information, nous serons à Néoules, vendredi 23 septembre à 18h30 à la salle polyvalente de Néoules (projection débat de Gasland) et aussi à Salernes, jeudi 29 septembre, lors de la soirée "Jeudi c'est écologie" organisée par Cobionat. Nous participons aussi aux travaux des coordinations régionales ou nationale et nous sommes prêts à partager toutes nos informations dans le cadre de la cellule de veille que vous vous proposez de constituer.
Maintenant, un peu de réalisme concernant la situation actuelle : la loi telle que proposée et votée par l’actuelle majorité parlementaire, a laissé la porte ouverte aux sociétés pétrolières ; nous l’avions dit et redit, partant du principe que « seule la fracturation hydraulique est interdite », il était facile pour les sociétés de sortir de leur « sac à idées » une technologie autre telle l’arc électrique, l’acide chlorhydrique ou l’azote ou … tout simplement de rebaptiser la fracturation hydraulique d’un nom plus « acceptable » comme « stimulation hydraulique» ou « fracturation conventionnelle » ou autre euphémisme. Nous l’avions prévu, ils l’ont fait !
Oui, monsieur le maire, si la loi fut une avancée ponctuelle, seule l’interdiction absolue de rechercher et d’exploiter les différents gaz et pétroles enfermés dans la roche mère stoppera les appétits des sociétés pétrolières françaises ou étrangères.
Cette solution simple existe : une proposition de loi, qui reprend l’interdiction absolue, a été déposée par un groupe de parlementaires. Que cette proposition de loi soit mise à l’ordre du jour et adoptée par une majorité de parlementaires et nous pourrons, vous comme nous, retrouver notre sérénité.
Monsieur le Maire, dans un premier temps, faites-vous le relais de nos demandes et faites part de cette solution à l’ensemble des parlementaires varois qui, tous - même Madame Pons que vous citez dans votre courrier - sauf un - Monsieur Collombat -, ont voté « pour » la loi de juillet, celle qui, insuffisante, interdisait uniquement la fracturation hydraulique.
Monsieur le Maire, le gouvernement, les parlementaires de la majorité ont commis une erreur, celle de croire à la lassitude, au désintéressement par les grands groupes pétroliers de l’exploitation de cette ressource fossile éventuelle. Il est encore temps de revoir la copie, intervenez, Monsieur le Maire, nous vous en serons particulièrement reconnaissants.
Le Collectif NON au Gaz de schiste 83