Selon un sondage Ifop pour Le Monde réalisé fin août,
74% de ceux qui connaissent le gaz de schiste y sont opposés.
La mission d'information et d'évaluation sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste , en visite en Pennsylvannie en 2010. (PHOTO SUDOUEST)
Qui l'eût cru ? 84 % des Français ont "déjà entendu parler du gaz de schiste", sujet pour le moins technique et industriel, et 44 % disent savoir "de quoi il s'agit". Parmi eux, 74 % sont opposés à l'exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels. C'est le résultat d'un sondage réalisé par l'IFOP pour Le Monde. (1)
Sans surprise, ceux qui sont proches politiquement d'Europe Ecologie-Les Verts sont 97 % à ne pas vouloir du gaz de schiste en
France. Mais même à droite – 55 % pour les sympathisants UMP et 71 % pour le FN –, c'est le "non" qui l'emporte.
Qu'est-ce qui justifie une telle mobilisation ?
"Les aspects négatifs de l'exploitation du gaz de schiste prennent largement le pas sur ce qui pourrait apparaître comme un plus", analyse M.
Fourquet. Les sondés craignent en majorité les risques environnementaux réels ou présumés associés à leur extraction du sous-sol : "la consommation de très grandes
quantités d'eau" (94 %) ; "la pollution des nappes phréatiques" (88 %). En clair, pour eux, l'exploitation du gaz de schiste est "une technique que l'on maîtrise mal"
(86 %).
Même si les scores sont plus balancés, les interrogés qui disent s'y connaître, ne pensent pas (52 %) que développer cet hydrocarbure permettrait
"de faire baisser ou de limiter la hausse du prix du gaz payé par le consommateur français", ou de "limiter sensiblement le recours à d'autres énergies comme le nucléaire en France". Seuls
points positifs mis en avant qui emportent l'adhésion : forer des puits "augmenterait l'indépendance énergétique de la France" (61 %) et serait prometteur en termes de
créations d'emploi (56 %).
Favorables à la recherche.
Une bonne nouvelle, néanmoins, pour les groupes miniers et pétroliers : les personnes interrogées, en dépit de toutes leurs réticences déjà
exprimées, sont plus balancées quant à l'idée d'aller, malgré tout, explorer dans le sous-sol français par l'intermédiaire des forages de recherche scientifique à but
expérimental. 52 % y sont opposés contre 48 % qui y seraient favorables. "Une marge de manœuvre existe", confirme M. Fourquet. L'idée est de ne pas passer à côté d'une
ressource importante.
(1) Echantillon de 2004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) du 27 au 30 août 2012.